Dans un récent épisode du podcast AI Daily Brief, Steve Chase, Vice-président de l’IA et de l’innovation digitale chez KPMG, partage un constat lucide : la transformation par l’intelligence artificielle est bel et bien en cours, mais les entreprises, elles, avancent à des rythmes très inégaux.
L’IA n’est pas un gadget. Elle interroge la façon même dont une organisation fonctionne, décide, vend, recrute, apprend et se transforme. Et si les outils sont déjà là, l’enjeu n’est plus technologique : il est structurel, culturel et managérial.
Un paradoxe à résoudre : des outils puissants, une adoption lente
Steve Chase résume bien le paradoxe de 2025 : « On donne littéralement un superordinateur aux collaborateurs… et pourtant l’adoption reste timide. »
Pourquoi ? Trois causes principales :
- Les outils IA sont encore perçus comme séparés du quotidien.
- Les données internes sont mal préparées, cloisonnées ou non exploitables.
- Les usages sont flous : peu de cadres éthiques, de règles claires ou de gouvernance.
En d’autres termes, l’IA est prête, mais l’organisation ne l’est pas toujours.
Où en sont les entreprises aujourd’hui ?
KPMG observe trois profils types :
- Les leaders : stratégie IA claire, déploiement en cours, passage à l’échelle.
- Les suiveurs rapides : tests en cours, mais gouvernance encore en construction.
- Les attentistes : freinés par la complexité, la régulation, ou l’absence de vision commune.
La question pour les DG n’est plus : faut-il y aller ?
Mais : quel rôle voulons-nous jouer dans cette dynamique ?
L’essor des agents IA : une nouvelle brique organisationnelle
L’IA générative a ouvert la voie. La prochaine étape, selon Steve Chase, ce sont les agents IA : des assistants numériques capables d’exécuter des tâches ciblées, dans des workflows métier concrets.
Ils ne remplacent pas, ils complètent, coordonnent, fluidifient.
Mais pour que cela fonctionne, encore faut-il les penser non comme des outils, mais comme des acteurs organisationnels :
- Quelles sont leurs missions ?
- Où interviennent-ils dans la chaîne de valeur ?
- Comment interagissent-ils avec les équipes humaines ?
Cette approche oblige à repenser les processus, les postes, les arbitrages. Une véritable transformation managériale.
Ce que le Codir peut activer concrètement
Voici quelques leviers, issus des retours de terrain et des accompagnements d’acteurs engagés :
- Commencer petit, mais structuré : identifier des cas d’usage simples (reporting commercial, automatisation RH, qualification de leads…).
- Évaluer la maturité data de l’organisation : la qualité de l’IA dépendra de la qualité de vos données.
- Créer un cadre clair, partagé, éthique autour des usages autorisés.
- Nommer une task force IA rattachée au Codir : pour que le pilotage soit transversal, stratégique, et non cantonné à l’IT.
- Renforcer l’acculturation des fonctions clés : dirigeants, managers, équipes commerciales et RH doivent comprendre ce qu’ils peuvent faire – et pourquoi.
Se former pour mieux décider
Dans ce contexte, la montée en compétence des équipes dirigeantes devient un levier essentiel de transformation. Comprendre les mécanismes de l’IA, ses usages concrets, ses limites, ses impacts humains et organisationnels n’est plus un luxe.
C’est dans cet esprit que deux programmes de formation ont été conçus pour accompagner cette évolution :
- Un programme sur l’IA dans les processus RH, pour les directions RH et les DG qui souhaitent articuler IA, expérience collaborateur et stratégie de talents.
Consulter le programme - Un autre sur l’IA appliquée à la prospection commerciale, pour faire évoluer les pratiques des forces de vente avec des outils d’analyse, de ciblage et de personnalisation.
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